Les 20 et 21 octobre prochains, Sophie Carrè animera à Paris une formation dans le domaine de la psychologie junguienne sur le thème : "La Part de l'ombre"
"Anima et animus, conscient et inconscient, jour et nuit, présent, passé et avenir, vie personnelle et vie professionnelle …et ombre. L’ombre, par la noirceur de sa texture est toujours mise à côté, elle est autre que nous et ne peut être nous. Et pourtant elle est en nous. Refoulée, parce que dégradante, elle bloque le développement personnel et est source d’angoisse. Elle peut aussi parfois être synonyme de déprime, en faisant porter un masque et endosser un rôle que l’on ne peut tenir trop longtemps sans craquer. Le processus d’individuation nécessite de crever la carapace, de morceler et de disséquer les différentes parties constitutives d’un moi qui s’aliène, incapable de s’intégrer correctement dans son présent, impuissant à se projeter dans son futur. L’ombre est le poids du non-dit qui déborde et qui en inondant l’individu, le bloque, jusqu’à lui faire perdre pied en perturbant sa vie personnelle et professionnelle.
Les qualificatifs qui accompagnent l’ombre tant au sens propre qu’au sens figuré ne sont pas innocents. Le négatif d’une photographie se dessine dans les teintes de gris et de noir, l’ombre elle-même se lit grâce à la lumière du soleil et se peint en noir. Cette noirceur est le premier état de la transformation de la pierre alchimique, l’œuvre au noir dans laquelle il est dit traditionnellement que "le corbeau se déplume ". L’ombre, symbolisée par la nigredo, est la représentation du passé non digéré, d’une personnalité non acceptée, elle est le moi réel dionysien, opposé au moi apollinien empêtré dans sa suffisance. C’est pour cette raison qu’on retrouve l’expression de l'ombre essentiellement dans le rêve, le rêve étant « la voie royale » qui permet de pénétrer l’inconscient.
Mais aller au devant de son inconscient et trouver l'ombre est comparable à une chute dans la sphère instinctuelle. La conscience va tout d'abord refuser, se cabrer et même être prise de panique, redoutant d'être engloutie par la nature primitive de cette sphère qui elle le devine, renferme tous les dangers. La confrontation avec l'inconscient fait naître des images souvent violentes qui par delà les particularismes ont une histoire commune. Ces images, une fois déchiffrées, sont des archétypes, des pierres brutes qu'il faut faire fructifier en soi pour les extirper de leur noirceur initiale et les amener à la lumière de la connaissance. Les archétypes, en tant qu'image de l'instinct, sont psychologiquement et paradoxalement, un but spirituel vers lequel tend la nature de l'homme, un homme qui tente de se percevoir dans sa totalité. Unifier le symbole, c'est réunir les contraires. On ne peut pas passer brutalement du noir à la lumière sans risquer de s'aveugler. Il faut inclure l'ombre, en tant que couleur transitoire.
La prise en compte rationnelle et conscientielle de ce qu’est véritablement l’ombre et son intégration psychologique permet au moi de se constituer et favorise l’accès à la poursuite du processus d’individuation. Ce processus requiert l’homme tout entier, dans un équilibre entre un soi d’apparence et un soi réel, incorporant le poids non plus négatif, mais positif d’une ombre bien comprise et admise.
OBJECTIF : Découverte et compréhension de l'ombre par une étude d'une part de la méthode psychanalytique intimiste qui vise à travailler autour des contenus d'un inconscient difficilement cernable, et d'autre part, par l’examen de l’approche psychologique moderne dans laquelle le développement personnel insiste sur les contenus d'une conscience maîtrisée pour une réussite professionnelle et personnelle réussies.
Inscription : Neil BOWDEN